C’est le temps de l’année où l’on jase « tendances », et l’univers de la formation en ligne n’y échappe pas! Si ce sont les nouveautés technologiques, indissociables de ce mode d’apprentissage, que l’on attend souvent avec le plus d’enthousiasme, il n’y a pas qu’elles qui font avancer la formation en ligne. D’ailleurs cette année, en matière de techno, on parle davantage d’évolution que de révolution… et c’est tant mieux!
Voici quelques tendances à surveiller en 2019 et ce que quelques membres de l’équipe de KnowledgeOne ont à en dire!
Plus question de s’ennuyer!
Les formations en ligne ennuyantes sont bel et bien out! Les apprenants d’aujourd’hui, sans doute influencés par les derniers progrès du jeu vidéo et du Web 2.0, s’attendent à ce qu’une formation en ligne leur fasse vivre rien de moins qu’une véritable expérience. De leur côté, les concepteurs pédagogiques veulent s’assurer que la formation soit, du début à la fin, motivante et engageante (voir 8 clés pour l’engagement en apprentissage).
Il est donc révolu le temps où l’on se contentait de donner une touche amusante au contenu d’une formation en ligne pour le rendre moins aride. Les approches et les outils ludiques sont désormais choisis et articulés judicieusement pour servir la pédagogie (voir ludification). Inversement, puisqu’on reconnaît maintenant au jeu des vertus pédagogiques, y compris pour l’apprenant adulte, on y recourt aussi pour développer des valeurs et des attitudes qui lui sont propres, telles que l’ouverture aux nouvelles expériences, la curiosité, la prise de risque ou encore la capacité d’apprendre de ses échecs.
Des formations plus humaines… grâce aux neurosciences
Si on a longtemps cru qu’apprendre était un processus strictement rationnel, on sait aujourd’hui que nos émotions et nos interactions avec l’environnement social influencent considérablement notre processus cognitif. Pour concevoir une formation efficace, les concepteurs pédagogiques doivent absolument opter pour des stratégies qui : promettent d’avoir une incidence positive sur les émotions de l’apprentissage, permettent d’expérimenter et de se tromper (!), et favorisent des interactions significatives entre les éventuels participants — apprenants, formateurs et autres intervenants.
Sur la question des émotions, du droit à l’erreur et des interactions sociales, les neurosciences ont apporté leur éclairage en confirmant la validité de certaines pistes ou en apportant des connaissances toutes fraîches (voir L’importance des émotions dans l’apprentissage, Neurosciences : apprendre en 4 temps et Le sens de la communauté compte-t-il en formation en ligne?). Notons que 2019 marquera le début des activités de l’appareil d’IRM le plus puissant du monde, une machine qui produira des images de notre matière grise 100 fois plus précises que celles qu’on a pu obtenir jusqu’à maintenant. Les prochaines découvertes des neurosciences sur le fonctionnement du cerveau sont grandement susceptibles d’influencer le monde de la formation en ligne. À suivre…
Vers plus d’inclusion
La formation en ligne 2019 est résolument centrée sur l’apprenant. Plus que jamais, elle se veut inclusive sur la forme comme sur le fond. Il devient ainsi plus que souhaitable qu’elle réponde aux principes de la conception dite universelle ou inclusive. Telle que définie par la Convention relative aux droits des personnes handicapées adoptée par l’ONU (Art. 2), cette stratégie renvoie à « la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services qui puissent être utilisés par tous, dans toute la mesure possible, sans nécessiter ni adaptation ni conception spéciale » (voir Conception universelle – 3 meilleures pratiques pour l’apprentissage).
Il faut savoir que la conception universelle de l’apprentissage est basée sur les dernières recherches, non seulement sur l’apprentissage, mais aussi sur le fonctionnement du cerveau.
Jihan Rabah, vice-présidente recherche et analyse
Lorsqu’elle est appliquée à l’apprentissage, la conception universelle, alors dite conception universelle de l’apprentissage (CUA), vise davantage qu’atteindre des groupes diversifiés d’étudiants, comme l’explique Jihan Rabah, vice-présidente recherche et analyse : « Il faut savoir que la conception universelle de l’apprentissage est basée sur les dernières recherches, non seulement sur l’apprentissage, mais aussi sur le fonctionnement du cerveau. C’est une approche qui permet, à l’intérieur d’un cadre universel et inclusif, de mieux définir les mécanismes qui interviennent dans un apprentissage et un enseignement efficaces. » En rappelant que l’objectif premier des pédagogues est d’amener chaque étudiant à se réaliser au maximum dans son parcours académique, Mme Rabah ajoute que « maintenant que la formation en ligne est bien présente dans les institutions d’enseignement supérieur, il devient d’autant plus impératif d’adopter les principes de la CUA. » Cette mise en application ne devrait toutefois pas se faire, selon elle, sans une évaluation rigoureuse en amont : « Les institutions d’enseignement doivent se demander si elles ont vraiment l’intention de respecter l’application de la CUA. Si oui, elles ont intérêt à établir un plan d’action clair à l’intention des concepteurs pédagogiques. C’est essentiel pour que les cours qu’ils concevront par la suite pavent la voie à un apprentissage et un enseignement qui soient réellement plus efficaces et démocratiques. »
Soulignons que certaines avancées technologiques contribuent à améliorer l’accessibilité à la formation en ligne. L’exemple le plus impressionnant est sans doute celui du nano-ordinateur qui, pour 50 dollars en moyenne, permet — entre autres choses! — de suivre un cours en ligne avec ou sans connexion Internet, de n’importe où ou presque sur le globe (voir Le nano-ordinateur : pour tous les budgets et tous les projets!). Cet ordinateur hyperperformant et polyvalent de la taille d’une carte de crédit est en train de conquérir la planète, comme le constate Nicolas Labonté, spécialiste du contrôle qualité et recherche : « Son adoption connaît une hausse fulgurante depuis le début de la décennie et c’est le cas dans presque toutes les régions du monde. » S’il n’a pas encore pénétré certains pays moins nantis, il a néanmoins tous les atouts pour y parvenir : « En plus de représenter une solution de rechange à l’ordinateur traditionnel, il peut être conçu pour fonctionner à l’énergie solaire », précise M. Labonté. Espérons qu’en 2019 il se rende à davantage de communautés à qui il pourrait le plus bénéficier.
La maturité et la disponibilité [des nano-ordinateurs] ont atteint un niveau tel que les marques et les modèles sont maintenant mieux connus que la catégorie du produit.
Nicolas Labonté, spécialiste du contrôle qualité et recherche
Fait intéressant : en recherchant d’abord le terme nanocomputers sur Google Trends, M. Labonté est tombé sur ce tableau indiquant un déclin de la popularité du terme après 2004-2005. « Je suis resté bouche bée, parce que je sais que l’engouement pour cette nouvelle technologie est toujours très fort. J’ai donc décidé de comparer la popularité du terme nanocomputers avec celle du terme Raspberry Pi… et j’ai eu mon explication! » (voir les diagrammes 1 et 2)
Diagramme 1
Diagramme 2
On ne risque pas de se tromper en avançant que l’enthousiasme pour le modèle Raspberry Pi a pratiquement fait de son savoureux nom l’appellation commune du nano-ordinateur. « La maturité et la disponibilité de cette technologie ont atteint un niveau tel que les marques et les modèles sont maintenant mieux connus que la catégorie du produit. C’est le même phénomène qui s’est produit quand, pour les consommateurs, le baladeur est devenu le Walkman! Ça indique que monsieur et madame Tout-le-Monde se sont approprié la marque et qu’ils jugent la technologie utile », conclut M. Labonté.
La société est de plus en plus ouverte sur le monde et inclusive, et ce phénomène se reflète dans la façon dont on écrit le contenu des formations.
Jeanne Letarte, traductrice et coordonnatrice de projets
Mentionnons enfin qu’un changement est aussi en train de s’opérer en ce sens sur « le fond », comme le remarque Jeanne Letarte, traductrice et coordonnatrice de projets : « La société est de plus en plus ouverte sur le monde et inclusive, et ce phénomène se reflète dans la façon dont on écrit le contenu des formations. De plus, on traduit davantage de cours dans les deux langues officielles et on essaye d’être le plus neutre possible en utilisant la forme non genrée, même si le français s’y prête moins bien. Je perçois aussi un mouvement d’ouverture et d’inclusion dans le fait que la présentation du contenu tient davantage compte des caractéristiques et des besoins de publics très ciblés. On cherche à toucher les gens individuellement. Il nous faut donc éviter les généralités, tout en gardant en tête qu’on souhaite s’adresser à un public large, pour que tout le monde puisse se reconnaître. »
Liberté, Égalité, Fraternité
La devise de nos cousins français pourrait bien devenir celle de l’apprentissage en ligne en 2019 alors que l’autonomie, l’inclusion et les rapports égalitaires de même que la collaboration sont en train d’émerger comme valeurs cardinales. C’est que depuis qu’il intègre les réseaux sociaux et des applications du web facilitant les échanges entre participants, ce mode d’apprentissage n’en est plus un qui s’accomplit dans la solitude. Alors que des études ont confirmé que la dimension sociale jouait un rôle majeur dans l’apprentissage et dans l’engagement des apprenants (voir Le sens de la communauté compte-t-il en formation en ligne?), les outils dernier cri de la formation en ligne lui permettent de servir à son tour de catalyseur pour la collaboration. Favoriser des rapports horizontaux (apprenants-apprenants) pédagogiquement fructueux est résolument tendance!
C’est aussi dans le sens de la collaboration qu’évoluent les rapports apprenants-formateurs, se voulant de plus en plus « égalitaires ». Le formateur devient dans cette optique un « facilitateur de construction de connaissance », comme l’exprime Denis Cristol. Au sein de cette dynamique, c’est l’apprenant qui est vu comme l’acteur principal — autonome et responsable — de son « projet d’apprentissage » : c’est lui qui construit son savoir en recourant, au besoin, à l’aide du formateur (voir Autoformation 101). Sans dire que le modèle classique de l’enseignant qui « professe » son savoir à un auditoire plutôt passif n’a pas sa place en apprentissage en ligne, on voit émerger une volonté de repenser le rapport apprenants-formateurs en s’éloignant du modèle hiérarchique (voir 3 modèles historiques de l’enseignant… et les leçons à en tirer).
Dans la même veine, la définition du travail du formateur en apprentissage en ligne devrait toujours mieux se préciser notamment sur ce qui distingue son rôle de celui des autres acteurs du milieu de l’enseignement, les compétences que celui-ci requiert, etc. En parallèle, les enseignants du système d’éducation traditionnel devraient aussi — c’est à souhaiter — obtenir un meilleur encadrement pour intégrer la formation en ligne dans leur réalité.
L’employabilité des étudiants est devenue une préoccupation importante des universités, qui se montrent davantage favorables à des formes de certification axées sur les besoins du marché du travail, comme la microcertification ou la nanodiplomation.
Manasvini Narayana, analyste en recherche d’apprentissage
Mentionnons enfin que la formation en ligne est partie prenante d’une petite révolution qui s’opère du côté de l’offre de programmes des institutions d’enseignement. Comme l’explique Manasvini Narayana, analyste en recherche d’apprentissage : « L’employabilité des étudiants est devenue une préoccupation importante des universités, qui se montrent davantage favorables à des formes de certification axées sur les besoins du marché du travail, comme la microcertification ou la nanodiplomation. Les universités, tout comme plusieurs joueurs du secteur privé, proposent de plus en plus de programmes de formation courts et spécifiques. Certaines commencent aussi à intégrer la technologie de la blockchain, qui permet entre autres aux employeurs de vérifier facilement la certification des candidats potentiels, leur validité, et de faire plus aisément un tri. » Rappelons que la technologie de la blockchain ou « chaîne de blocs » est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée — une sorte de base de données — exempte d’organe de contrôle. Bien que certains enjeux restent à débattre, ce système de sécurisation décentralisé qui a été développé pour soutenir les transactions des cryptomonnaies commence à se prêter à d’autres usages, tels que garantir l’authenticité de diplômes.
L’entreprise innovante est « apprenante »
Le monde du travail est en pleine mutation, que l’on pense aux départs massifs à la retraite et aux nombreux transferts d’entreprises en cours et à venir (voir Transfert d’entreprises au Québec : un enjeu de taille), aux secteurs qui peinent à attirer une relève, aux avancées de l’intelligence artificielle (IA) qui promettent des bouleversements majeurs (voir Serez-vous remplacé par un robot au travail?) ou encore aux jeunes travailleurs, plus « volages », qui sont en position de force et qui arrivent avec une culture et des exigences nouvelles.
Pour survivre dans un tel contexte, les entreprises doivent innover. Et l’innovation n’est pas qu’une affaire de technologie. En fait, l’évolution fulgurante de cette dernière nous presse à nous recentrer sur nos capacités avec lesquelles la machine ne peut encore rivaliser. Ainsi, au moment où se déroule sous nos yeux cette 4e révolution industrielle — celle de l’intelligence artificielle, de la robotisation et de l’Internet des objets —, ce sont les qualités proprement humaines des travailleurs comme des employeurs qui deviennent de plus en plus prisées (voir Top 10 des compétences recherchées en 2020).
Ces derniers doivent d’ailleurs s’atteler s’ils veulent « remporter la guerre du recrutement », pour reprendre les termes d’Anand Parsan, vice-président, services-conseils en rémunération chez Morneau Shepell, s’exprimant sur les priorités RH en 2019 dans un article d’Olivier Schmouker (Les Affaires). Elle est bien finie l’époque où l’employé s’accommodait d’un simple lien de subordination avec l’employeur. Pour conquérir le travailleur d’aujourd’hui — éduqué, autonome, proactif, qui cherche à se perfectionner et à s’épanouir dans sa vie professionnelle —, les entreprises doivent absolument innover en gestion des ressources humaines. D’après M. Parsan, les possibilités d’apprentissage et d’avancement ainsi que l’accompagnement et le mentorat comptent parmi les éléments les plus susceptibles de faire partie des « stratégies gagnantes pour remporter la guerre du recrutement en 2019 ».
Avec le manque de main-d’œuvre qui nous attend et les exigences de la nouvelle génération, les programmes de formation représentent un avantage considérable pour retenir les employés et pour attirer les meilleurs talents au sein d’une entreprise.
Victoria Della Porta, vice-présidente développement des affaires
Victoria Della Porta, vice-présidente développement des affaires, abonde dans le même sens : « Avec le manque de main-d’œuvre qui nous attend et les exigences de la nouvelle génération, les programmes de formation représentent un avantage considérable pour retenir les employés et pour attirer les meilleurs talents au sein d’une entreprise. Mais encore faut-il que ces formations soient engageantes et à la fine pointe, tant sur le plan de la technologie que de la pédagogie. »
J’irais jusqu’à dire que de reconnaître l’apprentissage informel et d’en tirer le maximum sera la prochaine étape de la démocratisation de l’éducation. Le jeu et les dispositifs de simulation ou de réalité virtuelle sont tout indiqués pour servir ce type d’apprentissage intuitif.
Antonia Tripa, Directeur, Initiatives stratégiques et innovation
Il est aussi une forme d’apprentissage dont la valeur commence à être mieux reconnue et que la formation en ligne peut grandement mettre à profit dans tout milieu de travail : l’apprentissage informel (voir Apprentissage informel 101). Antonia Tripa, directeur, Initiatives stratégiques et innovation, perçoit un intérêt accru pour le potentiel de ces apprentissages « inconscients » que l’on peut faire partout et à tout moment. « J’irais jusqu’à dire que de reconnaître l’apprentissage informel et d’en tirer le maximum sera la prochaine étape de la démocratisation de l’éducation. Le jeu et les dispositifs de simulation ou de réalité virtuelle sont tout indiqués pour servir ce type d’apprentissage intuitif. En tant que concepteurs de formations en ligne, on cherche à rendre le design toujours plus intuitif pour que l’utilisateur apprenne presque sans s’en rendre compte! » L’aspect le moins évident dans ce type d’apprentissage est sans doute de mettre en place des modes d’évaluation efficaces. À ce propos, Mme Tripa croit que l’apprentissage en ligne dispose d’un atout de taille, qui se renforcera avec l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) : « La collecte et l’analyse des données toujours plus sophistiquées sur les comportements et les résultats des apprenants vont forcément nous aider à mieux évaluer l’acquisition des apprentissages. »
Que ce soit pour optimiser les compétences de sa force de travail ou pour devenir un employeur attractif, l’entreprise qui se veut innovante en 2019 a tout intérêt à devenir une « organisation apprenante ». Pour ce faire, elle doit à la fois développer et promouvoir une véritable culture d’apprentissage, en plus d’optimiser la transmission de tout savoir pertinent sur ses lieux, physiques comme virtuels (voir Vos employés savent-ils apprendre?).
Des technos en mode évolutif
Côté technos, il serait plus juste de parler d’évolution que de révolution. Maintenant que plusieurs technologies de l’apprentissage ont été soumises à grande échelle à l’épreuve de la réalité, nous sommes plus aiguillés sur leurs forces et leurs faiblesses, et donc en meilleure posture pour les améliorer.
Une formation qui se donne sur appareil mobile doit être conçue sur mesure pour ce support. Il est primordial de choisir la technologie en fonction de la stratégie et non le contraire. C’est là qu’on est rendu et tous les concepteurs doivent avoir ce réflexe.
Ping Ng, concepteur de contenu
Il n’est plus de mise d’opter pour une technologie simplement parce qu’elle est attrayante ou nouvelle. À ce propos on pense spontanément à la réalité virtuelle (RV) qui, à raison, fascine, mais qui doit faire l’objet d’une utilisation judicieuse, comme le souligne Ping Ng, concepteur de contenu : « Opter pour la réalité virtuelle juste pour suivre le courant, ce n’est pas une bonne idée. Cette technologie a un grand potentiel, elle va continuer de gagner du terrain, de se développer, mais elle doit encore relever certains défis techniques. »
Néanmoins, comme l’explique Nicolas Labonté, spécialiste du contrôle qualité et recherche, les choses bougent du côté de la RV : « Au dernier Consumer Electronic Show on a annoncé la sortie de nouveaux casques de réalité virtuelle qui pourront être utilisés sans fil avec un appareil mobile ou un ordinateur et qui procureront une image et un confort de qualité supérieure. En tenant compte du fait que le prix de ce genre de produit baisse avec le temps, on se croise les doigts pour que le plus grand nombre puisse faire l’expérience de la réalité virtuelle dans un futur proche. » Par rapport à la RV, la réalité augmentée (RA) est avantagée du fait qu’elle est déjà plus abordable en plus de pouvoir être utilisée depuis quelques années sur nos appareils mobiles (téléphone et tablette). Rien ne devrait freiner sa progression en 2019.
L’apprentissage mobile est sans contredit l’une des grandes tendances de l’heure. Bien qu’on atteigne ici le summum sur le plan de la flexibilité, encore faut-il que certains principes de conception aient été respectés pour que le support serve réellement l’apprentissage. « Ça ne suffit pas de modifier la mise en page d’une formation pour la faire rentrer de force dans nos petits écrans; on risque d’y perdre en efficacité », prévient Ping Ng. « Une formation qui se donne sur appareil mobile doit être conçue sur mesure pour ce support. Il est primordial de choisir la technologie en fonction de la stratégie et non le contraire. C’est là qu’on est rendu et tous les concepteurs doivent avoir ce réflexe. »
Le microapprentissage (voir 4 raisons d’opter pour le microapprentissage) est une autre tendance lourde qui, tout comme l’apprentissage mobile – avec lequel elle se marie parfaitement –, devrait en 2019 être mieux comprise et mieux appliquée. C’est que plusieurs pensent à tort qu’elle consiste simplement à découper une formation en ligne en plusieurs courts modules. Or cette approche, basée sur la répétition et la participation, a son fondement et son objectif propres. On y recourt pour informer sur un sujet précis et viser un résultat (comportement, compétence, etc.) déterminé.
Dans les deux prochaines années, on devrait voir les possibilités de l’apprentissage adaptatif se démultiplier alors qu’on va de plus en plus le combiner à l’intelligence artificielle.
Nishan Joomun, vice-président TI et développement
Enfin, précisons que la technologie s’adapte pour servir au mieux les tendances en pédagogie. Les environnements numériques d’apprentissage (ENA) (ou LMS en anglais), qui étaient – il n’y a pas si longtemps – surtout axés sur les besoins d’évaluation et de contrôle de leurs administrateurs, sont mieux adaptés pour servir également les besoins des apprenants. Ils permettent, par exemple, d’utiliser une plus grande variété d’applications du web dans les formations et facilitent les initiatives des apprenants. Nishan Joomun, vice-président TI et développement, confirme ce virage : « Les environnements numériques d’apprentissage intègrent l’apprentissage adaptatif depuis déjà environ trois ans. Cette technologie-là permet, grâce à un algorithme, de présenter à l’apprenant le contenu qui correspond le mieux à ses intérêts ou à son niveau de connaissance. Le grand avantage c’est que ça renforce la motivation et l’engagement de l’apprenant envers son apprentissage. Dans les deux prochaines années, on devrait voir les possibilités de l’apprentissage adaptatif se démultiplier alors qu’on va de plus en plus le combiner à l’intelligence artificielle. » (voir Apprentissage adaptatif intelligent : à chacun sa formation!)
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On peut déduire de ces tendances que la formation en ligne se fait de plus en plus centrée sur les besoins des apprenants, de mieux en mieux adaptée à eux et que la technologie évolue aussi en ce sens. En fait la technologie semble s’effacer tranquillement au profit de l’expérience d’apprentissage qu’elle rend possible…
Qu’en pensez-vous?
Quelles tendances entrevoyez-vous en formation en ligne pour 2019?
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