« Apprendre » n’a sans doute pas la même signification pour vous que pour votre voisin. Les chercheurs qui ont exploré la question ont mis au jour qu’il existerait six façons distinctes de concevoir le processus d’apprentissage. Et cette perception n’est pas banale, puisqu’elle influence la façon dont chacun aborde les tâches d’apprentissage, ce qui au bout du compte a une incidence sur la qualité de ses résultats d’apprentissage. Voici les six conceptions de l’apprentissage et quelques précisions pour mieux les saisir!
Les découvreurs
Le psychopédagogue suédois Roger Säljö est le premier à avoir observé chez les étudiants adultes que ceux-ci pouvaient avoir des conceptions différentes de l’apprentissage; plus précisément, il en a identifiées cinq (Säljö, 1979). Son compatriote et collègue Ference Marton, avec qui il a développé les notions d’apprentissage en surface et en profondeur, a pour sa part mis au jour avec d’autres collègues une sixième conception de l’apprentissage (Marton, Dall’Alba et Beaty, 1993).
Comme des poupées russes
Les six conceptions de l’apprentissage forment une hiérarchie imbriquée à la manière des poupées russes. Ainsi, la sixième conception englobe les cinq précédentes, la cinquième comprend les quatre précédentes, et ainsi de suite. Par contre, puisque la hiérarchie développementale va en ordre croissant, l’inverse n’est pas vrai. Il est donc peu probable qu’un apprenant dont la conception correspond, par exemple, à la troisième, perçoive l’apprentissage comme un changement interne le menant à voir le monde autrement. Puisqu’il est question d’apprenants adultes, il faut entendre le terme « développemental » dans le sens de « croissance épistémologique ». Ainsi, la première conception correspond au plus faible stade développemental et la sixième, au plus important, alors que cette dernière « ajoute à l’apprentissage un aspect existentiel dans la mesure où l’apprentissage est vu comme conduisant à une vision différente du monde » (Rosário et al. 2007).
1. L’accroissement de connaissance
Augmenter la quantité d’informations qui constituent notre bagage de connaissances.
2. La mémorisation
Enregistrer de l’information de manière répétitive pour la rappeler à notre mémoire au besoin.
3. L’application
Acquérir des faits, des méthodes, etc. pouvant être retenus et/ou utilisés dans la pratique au besoin.
4. L’abstraction de la signification
Chercher à comprendre le sens caché des choses.
5. Un processus d’interprétation visant à comprendre la réalité
Aborder un concept selon différentes perspectives.
6. Changer en tant que personne
Se développer ou changer en tant qu’individu à la suite de nouvelles compréhensions ou appréciations, voir le monde autrement.
*Les conceptions de 1 à 5 ont été identifiées par Säljö (1979), et la 6e, par Marton, Dall’Alba et Beaty (1993).
Notre article détaillé à ce sujet :
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Auteure:
Catherine Meilleur
Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative
Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.
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