Une majorité d’étudiants auraient déjà triché au moins une fois durant leur parcours scolaire, une tendance constante dans le temps, non seulement chez nos cousins européens, mais aussi chez nous, en Amérique du Nord. Les études qui se sont penchées sur le phénomène corroborent aussi le fait que c’est au secondaire que la triche culmine. Deux sociologues français qui ont creusé la question ont notamment mis en lumière qu’on ne tricherait pas pour les mêmes motifs au primaire, au secondaire et à l’université. Voici les principales raisons qui motivent un passage à l’acte à ces différentes étapes du parcours scolaire.
Au primaire. La peur d’être sanctionné, rejeté par ses pairs ou humilié par le professeur priment.
Au secondaire. Les étudiants sont plus portés à tricher dans les matières qu’ils jugent moins importantes pour pouvoir consacrer leur énergie à celles qui comptent davantage. Parmi les autres facteurs qui peuvent augmenter les risques de triche chez les élèves du secondaire, on note : le fait de considérer cet acte comme un comportement banal (Jensen et coll., 2002), de vivre une relation conflictuelle avec ses parents et de craindre la comparaison négative avec les autres élèves (Bong, 2008).
À l’université. La quête d’une meilleure note est la motivation première tant chez les étudiants qui éprouvent des difficultés que chez ceux qui ont le succès plus facile; la deuxième motivation étant le manque de travail accompli pour pouvoir réussir (Guibert et Michaut, 2012). Les étudiantes tricheraient beaucoup moins que leurs camarades masculins, une disparité aussi relevée dans le milieu scientifique. Une étude européenne menée auprès d’étudiants universitaires a constaté que plus ceux-ci adhéraient aux valeurs néolibérales — ambition de réussir, quête de pouvoir, etc. — plus ils étaient susceptibles de concevoir la tricherie comme étant acceptable.
Notre époque : plus propice à la tricherie? On peut se demander si les valeurs de notre époque, aussi prégnantes dans notre système d’éducation, ne sont pas un engrais fertile pour la tricherie. Bien que nous vivions dans une société de droit cultivant des idéaux moraux, notre hypervalorisation de la performance, de la compétition et de la réussite engendrent toutes sortes de malaises inextricablement liés à cette peur de perdre : pression, anxiété, manque de confiance en soi, pour ne nommer que ceux-là.
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Auteure:
Catherine Meilleur
Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative
Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.
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