Savez-vous comment la révolution numérique, notamment avec l’intelligence artificielle, est en train de transformer notre monde? Avez-vous une idée des compétences qui auraient le plus d’avenir? Des principes sur lesquels l’éducation doit s’appuyer pour faire en sorte que nos jeunes soient outillés comme citoyens et travailleurs de demain? Testez vos connaissances en répondant aux cinq questions suivantes.
1. Vrai ou faux? D’ici 2030, l’automatisation ne devrait pas de remplacer plus de 20 % des emplois existants.
Réponse
FAUX
Selon un rapport* mené en vue de mieux cerner comment mettre en place la « classe idéale de 2030 », l’automatisation pourrait remplacer jusqu’à 50 % des emplois existants.
Dans ce même rapport, on note que :
- De 30 à 40 % des occupations professionnelles demanderont des aptitudes socio-émotionnelles.
- Jusqu’à 11,5 millions d’emplois associés à des niveaux d’instruction plus faibles risquent de disparaître.
- Eu égard à notre présent système d’éducation, moins de la moitié des étudiants sont susceptibles d’être qualifiés pour les emplois en plus forte croissance.
*The class of 2030 and life-ready learning: The technology imperative (Microsoft et McKinsey & Company’s Education Practice)
Pour en savoir plus :
2. L’entrepreneur et chercheur en sciences cognitives, Jérémy Lamri, a réalisé un ouvrage de même qu’une thèse de doctorat à l’Université Paris Descartes sur les compétences du 21e siècle. Quelles sont les quatre compétences qui selon lui sont indispensables pour tirer son épingle du jeu au 21e siècle?
A) La recherche, la modélisation, la rédaction de rapports et le calcul.
B) Les compétences techniques spécifiques, la facilité à exécuter des tâches répétitives, la facilité à se soumettre à des règles et la capacité à mémoriser.
C) La créativité, l’esprit critique, la coopération et la communication.
Réponse
C.
Les 4 compétences du 21e siècle, aussi appelées les « 4C », sont :
- La créativité… pour trouver des solutions
- L’esprit critique… pour réfléchir de manière logique
- La coopération et la communication… pour travailler ensemble
Selon les constats de Jérémy Lamri, « ce qui prime dans l’économie d’aujourd’hui, et primera encore plus dans celle de demain, c’est la capacité à résoudre des problèmes » (CGE, 2019). « Ces compétences sont en quelque sorte les bases de l’intelligence collective, mais également de la performance professionnelle d’aujourd’hui et surtout de demain, sur des activités mentales. Il y a aussi une métacompétence, la capacité à apprendre, qui est fondamentale », explique le chercheur. Or développer l’ensemble de ces compétences demande du temps selon Lamri, notamment parce qu’elles exigent que nous changions notre façon de penser.
Pour en savoir plus : Les 4 compétences phares du 21e siècle
3. Laquelle ou lesquelles des affirmations suivantes est/sont exacte(s) en ce qui concerne la révolution technologique que nous commençons à vivre.
A) Pour la première fois dans l’histoire humaine, les connaissances se renouvellent plus vite que les générations.
B) Nous pouvons consommer aujourd’hui en une seule journée la somme d’information qu’une personne vivant au Moyen Âge avait consommée au cours de sa vie.
C) La révolution numérique est porteuse de changements non seulement socioéconomiques, mais aussi physiques et cognitifs.
Réponse
Toutes ces réponses sont correctes.
L’accès à l’information s’étant démocratisé, l’école et l’enseignant ne sont plus les gardiens privilégiés du savoir. Toutefois, leur rôle de guide pour aider l’apprenant à s’orienter dans cette mer d’information devient crucial. En parallèle, puisque le travailleur de demain devra être capable de se réinventer, il devient primordial pour ce dernier d’« apprendre à apprendre ».
Selon l’écrivain et essayiste québécois Ollivier Dyens, il faut accepter que les technologies seront de meilleurs professeurs que nous – dans le sens où elles auront accès à plus d’information, seront plus « patientes », disponibles en tout temps et en mesure d’adapter ce qu’elles font à l’apprenant. En contrepartie, nous pouvons selon lui devenir de meilleurs coachs, de meilleurs mentors, de meilleurs conseillers que les machines : « Notre valeur ajoutée c’est le contact humain. »
Pour en savoir plus : Révolution numérique : 4 défis pour l’éducation
4. L’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer notre monde. Plusieurs initiatives ont vu le jour au cours des dernières années pour qu’elle se développe de manière humainement responsable et pour la démocratiser auprès de la population, de sorte que cette dernière puissent influencer les décisions la concernant. Les initiatives suivantes ont été prises chez nous, à l’exception d’une. Laquelle?
A) Une université canadienne a lancé à l’intention de tous les citoyens du pays un cours en ligne gratuit sur les bases et les enjeux de l’IA.
B) L’IA a fait officiellement son entrée dans le cursus scolaire québécois.
C) En partenariat avec un pays européen, le Canada a adopté une déclaration commune ayant pour but de promouvoir une vision de l’IA centrée sur l’humain.
D) Une déclaration pour un développement responsable de l’intelligence artificielle a été produite par des acteurs de premier plan de ce domaine à Montréal.
Réponse
A.
C’est plutôt une université de la Finlande, l’Université d’Helsinki, qui a lancé à l’intention de tous ses citoyens un cours en ligne gratuit sur les bases et les enjeux de l’IA. Notons qu’une version française de ce cours en ligne est désormais disponible.
Certaines initiatives d’ici sont toutefois à mentionner : la TÉLUQ propose une formation gratuite d’initiation au vocabulaire de l’intelligence artificielle et IVADO en collaboration avec Mila (Institut québécois d’intelligence artificielle) proposent un cours d’introduction à l’apprentissage profond sur la plateforme EDUlib. Par ailleurs, plusieurs de nos universités offrent aux étudiants des cours et des programmes spécialisés en IA.
Autrement, les initiatives suivantes ont bien vu le jour chez nous :
- L’IA a fait officiellement son entrée dans le cursus scolaire québécois par le biais du Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur, qui a été dévoilé en 2018 et qui se terminera en 2023.
- La France et le Canada ont adopté en 2018 une déclaration commune ayant pour but de promouvoir une vision de l’IA centrée sur l’humain (respect des droits de la personne, inclusion et diversité).
- La Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle a vu le jour en 2018 dans le but d’ouvrir le dialogue à l’échelle nationale et internationale et de donner des balises éthiques à cette technologie et d’orienter la révolution du numérique pour qu’elle bénéficie à tous, que son développement soit inclusif, équitable et écologiquement soutenable.
Pour en savoir plus : Des initiatives pour une intelligence artificielle responsable et humaniste
5. L’OCDE a dégagé sept principes à intégrer dans tout environnement d’apprentissage afin qu’il soit réellement efficace et adapté aux besoins des apprenants du 21e siècle. Sélectionnez le bon terme pour compléter chacun des principes suivants portant sur l’environnement d’apprentissage.
Termes : le plan de leur bagage cognitif, la « connexité horizontale », la nature sociale de l’apprentissage, des programmes qui demandent du travail et sont stimulants pour tous, que les apprenants sont ses participants essentiels
A) L’environnement d’apprentissage se fonde sur ________ et encourage activement l’apprentissage coopératif bien organisé.
B) Il reconnaît ________, encourage leur implication active et les aide à comprendre leur activité apprenante.
C) Il est très attentif aux particularités individuelles de ses apprenants, notamment sur ________.
D) Il conçoit ________, mais sans excès.
E) Il encourage fortement ________ entre domaines de connaissance et disciplines, mais aussi avec la communauté et le monde.
Réponse
Les principes corrects complets sont les suivants :
A) L’environnement d’apprentissage se fonde sur la nature sociale de l’apprentissage et encourage activement l’apprentissage coopératif bien organisé.
B) Il reconnaît que les apprenants sont ses participants essentiels, encourage leur implication active et les aide à comprendre leur activité apprenante.
C) Il est très attentif aux particularités individuelles de ses apprenants, notamment sur le plan de leur bagage cognitif.
D) Il conçoit des programmes qui demandent du travail et sont stimulants pour tous, mais sans excès.
E) Il encourage fortement la « connexité horizontale » entre domaines de connaissance et disciplines, mais aussi avec la communauté et le monde.
Les deux autres principes sont :
- L’environnement d’apprentissage opère dans la clarté des attentes et déploie des stratégies d’évaluation conformes à celles-ci; il accorde une place privilégiée à l’évaluation formative.
- Les professionnels de la communauté d’apprentissage sont très conscients des motivations des apprenants et du rôle déterminant des émotions dans les résultats.
Notons que si chacun de ces sept principes était déjà connu, la nouveauté sur laquelle insiste l’OCDE est le fait qu’ils doivent tous être présents, puisque c’est dans leur somme que réside leur force.
Pour en savoir plus : 7 principes de l’apprentissage du 21e siècle et formation en ligne
Auteure:
Catherine Meilleur
Rédactrice de contenu créatif @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative
Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.
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