Connaissez-vous le meilleur moyen d’activer vos neurones en vue d’un apprentissage? Savez-vous en quoi consiste l’entraînement à la récupération en mémoire? Avez-vous une idée de l’efficacité relative des techniques d’étude les plus utilisées telles que la relecture, le surlignage ou le test de pratique? Croyez-vous que l’on peut réellement apprendre par l’observation? Testez vos connaissances sur le sujet en répondant aux cinq questions suivantes.
1. Vrai ou faux? Le meilleur moyen d’activer ses neurones — et donc d’enclencher le processus d’apprentissage — est de relire en boucle la leçon à maîtriser.
RÉPONSE
FAUX
Dans le cerveau, tout apprentissage résulte de l’activation répétée des neurones en lien avec l’apprentissage visé. Or, relire en boucle (ad nauseam!) la leçon à maîtriser n’est pas le meilleur moyen d’activer ses neurones. S’adonner à un tel exercice de façon prolongée mène, au contraire, à une diminution de l’activation neuronale qui se reconnaît par le fait que l’étude nous semble soudainement plus facile et moins motivante. À ces signes, il vaut mieux la mettre de côté pour s’y replonger plus tard, idéalement après un délai de 24 heures pour les premières séances.
L’un des moyens les plus efficaces pour stimuler l’activation neuronale est plutôt de s’entraîner à la récupération en mémoire, aussi dit « rappel » ou « restitution en mémoire », qui consiste à chercher dans sa tête une information apprise qui n’est toutefois pas encore consolidée — à la faire passer de la mémoire à long terme à la mémoire de travail.
Pour en savoir plus : Neurosciences : 3 erreurs à éviter lorsqu’on étudie
2. Laquelle des affirmations suivantes concernant l’entraînement à la récupération en mémoire est incorrecte?
A) Cette étape de « retour sur l’information » est cruciale pour l’apprentissage, parce qu’elle envoie au cerveau un signal qui aide à encoder la réponse.
B) Cette étape de « retour sur l’information » est cruciale pour l’apprentissage, parce qu’elle permet de corriger la réponse si celle-ci est erronée, prévenant l’encodage malencontreux d’erreurs.
C) Si vous êtes l’enseignant ou toute autre personne chargée de donner de la rétroaction à l’apprenant, il est conseillé de lui fournir d’emblée la bonne réponse plutôt que de lui donner du temps ou des indices pour qu’il la trouve lui-même.
D) Il existe deux types de rétroactions : celles qui confirment une bonne réponse sont qualifiées de « positives » et celles qui corrigent une réponse incorrecte sont dites « négatives ». Si les rétroactions positives sont particulièrement influentes pour l’apprentissage, les secondes ont aussi leur place.
RÉPONSE
C.
Au contraire, si l’apprenant se trompe, plutôt que de lui fournir d’emblée la bonne réponse il vaut mieux l’inciter à se creuser un peu plus les méninges pour trouver la réponse ou pour reformuler les explications incorrectes, en lui donnant des indices. Comme nous l’avons vu, c’est en cherchant dans notre tête que nous réactivons les neurones liés à l’apprentissage visé. Notons qu’il est par ailleurs possible de s’entraîner à la récupération en mémoire en solo.
Pour en savoir plus : Neurosciences : 3 erreurs à éviter lorsqu’on étudie
3. Parmi les techniques d’étude suivantes, lesquelles ont été classées comme ayant une efficacité élevée dans une étude publiée dans la revue Psychological Science in the Public Interest?
A) Le test de pratique et la pratique répartie
B) L’interrogation élaborée, l’auto-explication et la pratique intercalée
C) Les résumés, le surlignage/soulignage, les mots clés mnémotechniques, l’imagerie du texte et la relecture
RÉPONSE
A.
L’interrogation élaborée, l’auto-explication et la pratique intercalée ont été classées comme ayant une efficacité modérée; alors que les résumés, le surlignage/soulignage, les mots clés mnémotechniques, l’imagerie du texte et la relecture ont été classés comme ayant une efficacité faible.
Il est intéressant de constater que les techniques d’étude qui sont ressorties ici comme étant les plus efficaces sont plutôt « actives ». Il est important de noter que le surlignage, la relecture et l’utilisation de mots clés mnémotechnique font partie des techniques les plus utilisées par les apprenants, alors que leur efficacité pour l’apprentissage s’est révélée faible dans l’étude qui nous occupe ici. Cela dit, les approches plutôt passives ne sont pas forcément à exclure, puisqu’elles comportent aussi certains avantages.
Pour en savoir plus : 10 techniques d’étude et leur efficacité
4. Vrai ou faux? Observer nos semblables est non seulement notre premier mode d’apprentissage, il demeure aussi l’un des plus efficaces même à l’âge adulte.
RÉPONSE
VRAI
Dans la théorie sociocognitive du psychologue Albert Bandura, ce processus à la base du développement et du comportement humain porte le nom de « modelage » ou d’expérience vicariante. Le modelage consiste en une forme d’apprentissage par observation d’autrui qui va bien au-delà de la simple imitation (voir Le modelage ou l’apprentissage par l’observation). Il implique que le sujet observateur saisit des règles implicites du comportement du sujet observé ainsi que ses conséquences positives ou négatives, pour produire de nouveaux modèles de comportements qui seront semblables, mais qui les dépasseront, dans le sens où ils seront interprétés et utilisés de manière personnelle par le sujet apprenant.
Trois étapes ont été identifiées comme étant incontournables pour en tirer des résultats optimaux.
Pour en savoir plus :
5. Sélectionnez le bon terme pour compléter les affirmations suivantes.
Termes : mémorisation, optique, capacité cérébrale, tâche
Pour réussir ses apprentissages, l’apprenant doit…
A) apprendre à maîtriser son système attentionnel en évitant les situations où il s’expose à accomplir plus d’une ________ à la fois. (Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences cognitives et spécialiste de l’attention)
B) avoir confiance en sa propre ________, puisqu’à l’exception de cas particuliers de troubles de l’apprentissage, nous pouvons tous apprendre, dans la mesure où nous y consacrons un effort. (Stanislas Dehaene, neuroscientifique et professeur en psychologie cognitive)
C) garder son cerveau « activement engagé » notamment en alternant les activités de révision propices à la ________: reformuler, schématiser, questionner, se faire questionner, etc. (Steve Masson, professeur en neuroéducation)
D) aider son cerveau à décrocher et se ressourcer pour continuer d’avoir le goût et l’énergie d’apprendre. Il doit « stratégiquement » faire en sorte de ne pas solliciter les mêmes structures cognitives, les mêmes réflexes, les mêmes systèmes de pensée, les mêmes habitudes qu’il utilise normalement lorsqu’il travaille, lorsqu’il dépense de l’énergie. Dans cette ________, il est important de diversifier ses intérêts et d’oser relever de nouveaux défis, y compris dans ses loisirs. (Guillaume Dulude, neuropsychologue)
RÉPONSE
Les affirmations correctes complètes sont les suivantes :
Pour réussir ses apprentissages, l’apprenant doit…
A) apprendre à maîtriser son système attentionnel en évitant les situations où il s’expose à accomplir plus d’une tâche à la fois. (Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences cognitives et spécialiste de l’attention)
B) avoir confiance en sa propre capacité cérébrale, puisqu’à l’exception de cas particuliers de troubles de l’apprentissage, nous pouvons tous apprendre, dans la mesure où nous y consacrons un effort. (Stanislas Dehaene, neuroscientifique et professeur en psychologie cognitive)
C) garder son cerveau « activement engagé » notamment en alternant les activités de révision propices à la mémorisation: reformuler, schématiser, questionner, se faire questionner, etc. (Steve Masson, professeur en neuroéducation)
D) aider son cerveau à décrocher et se ressourcer pour continuer d’avoir le goût et l’énergie d’apprendre. Il doit « stratégiquement » faire en sorte de ne pas solliciter les mêmes structures cognitives, les mêmes réflexes, les mêmes systèmes de pensée, les mêmes habitudes qu’il utilise normalement lorsqu’il travaille, lorsqu’il dépense de l’énergie. Dans cette optique, il est important de diversifier ses intérêts et d’oser relever de nouveaux défis, y compris dans ses loisirs. (Guillaume Dulude, neuropsychologue)
Pour en savoir plus :
Auteure:
Catherine Meilleur
Stratège en communication et Rédactrice en chef @KnowledgeOne. Poseuse de questions. Entêtée hyperflexible. Yogi contemplative
Catherine Meilleur possède plus de 15 ans d’expérience en recherche et en rédaction. Ayant travaillé comme journaliste, vulgarisatrice scientifique et conceptrice pédagogique, elle s’intéresse à tout ce qui touche l’apprentissage : de la psychopédagogie aux neurosciences, en passant par les dernières innovations qui peuvent servir les apprenants, telles que la réalité virtuelle et augmentée. Elle se passionne aussi pour les questions liées à l’avenir de l’éducation à l’heure où se pointe une véritable révolution, propulsée par le numérique et l’intelligence artificielle.
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