Dans le monde de l’apprentissage en ligne, les narrations ont plus tendance à être « trop coincées » que « trop décontractées ». Voici comment trouver le ton juste.
C’est bien connu, les gens aiment les puces… dans les énumérations, il va de soi! Cela explique pourquoi l’article Narrations audio de qualité : trucs infaillibles a été si consulté et pourquoi, en général, tout ce qui porte sur « le contenu » est populaire. Parlant de contenu, vous devez vous rappeler que l’un des conseils de l’article traite de l’importance de rédiger de bonnes narrations audio sur le mode de la conversation.
Lorsque j’encadre des enseignants ou divers experts dans la production de narrations ou de doublage audio, je les encourage toujours à mettre leur contenu, du moins certains repères, par écrit. La plupart du temps, ils optent pour une prose éloquente, passionnée et sans erreur, qui serait parfaite pour un magazine d’affaires publiques mais qui s’avère mortelle pour l’engagement des apprenants en ligne.
Sans vouloir effacer toute trace de formalité, voici quelques astuces pour insuffler à votre prochain scénario audio un ton plus naturel.
- Utilisez des mots plus courts et des phrases plus simples. Vous ne vous adressez pas à une classe de majors de promotion. Et la maîtrise de votre scénario est sans doute devenue une seconde nature, n’est-ce pas? Souvenez-vous toutefois que vos auditeurs eux l’entendent pour la première fois! En simplifiant votre langage, vous les aidez à absorber l’information.
- Écrivez sous forme contractée. Même si les pratiques de rédaction académique et d’affaires exigent d’éviter les contractions et les formes abrégées, souvenez-vous que l’on vise à ce que le scénario soit le plus naturel possible. On parle tous en contractions (à moins que vous ne soyez Data de Star Trek : TNG), alors assurez-vous de garder les mimiques que vous faites quand vous parlez normalement. C’est une bonne idée d’imprimer un premier jet de votre scénario et d’y identifier avec un crayon de couleur toutes les expressions composées de deux mots que vous pouvez remplacer par une contraction (par exemple : cela est → c’est). Dans les cas où les contractions nuisent au rythme ou au sens de la phrase, conservez la forme non contractée.
- Ayez une approche personnelle. N’ayez pas peur d’écrire à la première personne du singulier ou du pluriel (« je » ou « nous »). Dans la même veine, recourez à des anecdotes personnelles ou à des exemples brefs et pertinents pour susciter l’intérêt et l’engagement de vos auditeurs face à ce que vous leur présentez.
- Utilisez la voix active. Lorsqu’on parle, on utilise souvent la voix active parce qu’elle est claire, expressive et facile à comprendre. À l’écrit, on tend à recourir davantage à la voix passive pour traduire une certaine distance et pour se montrer plus formel. Afin de vous assurer d’être clair et d’avoir un ton naturel, tenez-vous-en à la voix active.
- N’ayez pas peur de terminer vos phrases avec une préposition. Sentez-vous à l’aise de finir vos phrases en fragments, si cela ne nuit pas à l’intelligibilité du contenu. À l’oral, on brise les conventions grammaticales, alors pourquoi ne pas faire de même pour un scénario?
- Notez des indications pour votre voix dans le scénario. Vous rédigez un scénario, alors voyez-vous comme un acteur ou plutôt comme une voix d’acteur. Pensez à votre auditoire et à la façon dont vous souhaitez que votre message le rejoigne. Écrivez ensuite vos didascalies (notes à vous-même) sur une copie papier du scénario pour pouvoir visualiser rapidement et mémoriser comment vous avez planifié de livrer certains passages. Laissez un espace blanc entre les paragraphes pour vous rappeler de prendre des pauses et de respirer, surlignez les mots importants ou mettez-les en plus gros caractères et précisez vos indications entre crochets pour vous aider à vous souvenir du ton, du débit ou de toute autre indication concernant votre voix (par exemple : « Parler avec autorité » ou « Ne pas me presser ici! »).
- Testez la lisibilité de votre scénario avec Microsoft Word. Vous ne le savez peut-être pas, mais Microsoft Word comprend un outil qui teste le degré de lisibilité d’un texte! Lorsque vous l’activez, l’outil analyse votre document et lui donne une note basée sur les tests de facilité de lecture Flesch et de niveau de qualité Flesch-Kincaid (vous lisez actuellement un article de niveau 9). Consultez le site de Microsoft’s pour plus détails : Tester la lisibilité de votre document.
- Exercez-vous à lire votre scénario à voix haute avant d’enregistrer. Vous avez probablement envie de sauter à la fin de cet article en lisant ce point. Trop tard, c’est la fin! Je vous encourage fortement à ne pas vous limiter à lire votre texte à haute voix, mais à vous mettre réellement « dedans »! Enfermez-vous dans une pièce (ou un garde-robe ou votre auto), lisez votre scénario tout haut, comme si vous conversiez, de façon aussi théâtrale que possible! Ce faisant, votre cerveau entraînera votre parole à sauter automatiquement par-dessus des mots superflus, et vous entendrez les passages qui sonnent étranges ou faux. Notez vos commentaires à ces endroits, puis retournez-y pour apporter les corrections nécessaires à votre scénario.
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